La décision de construire un orgue de chœur dans l’église Notre-Dame de
Vitry a été prise peu avant la séparation de l'Eglise et de l’Etat, afin d’employer à cet effet un legs fait à la fabrique.
Malgré la concurrence des facteurs parisiens Mutin, Merklin, Abbey, et des provinciaux Brisset et Didier Van Caster, l’organier Henri Didier, d’Epinal, qui avait pris dès 1904 la précaution de faire précéder ses offres de services par des recommandations des curés de Saint-Martin de Saint-Dié et de Saint-Martin de Langres, obtint la préférence du conseil de fabrique.
Il faut aussi reconnaître que son devis, étayé par une solide publicité, offrait le meilleur rapport qualité/prix, celui-ci allant jusqu'à proposer deux jeux réels de pédale, là où les autres ne prévoyaient que des emprunts, souvent pour un prix nettement supérieur.

La disposition particulière des buffets entraîna l’adoption du système pneumatique tubulaire pour les transmissions, et le placement de la soufflerie dans une fosse située derrière le maître-autel, en avant de la console. La réception eut lieu le 11 décembre 1906, un peu moins d’un an après que la commande ait été passée au facteur.
Après une révision et la pose d’un ventilateur électrique dans les années 1920, un relevage effectué, après la seconde guerre mondiale, par Louis Georgel, la transmission pneumatique, dont le retard sensible avait été signalé dès la réception, avait vécu. Le Strasbourgeois Roethinger remplaça donc la console et installa une traction électropneumatique en 1954, probablement sans modifier la disposition de l’instrument (il est possible toutefois que la Quinte ne soit pas de Didier, qui avait prévuun Clairon...).
Cependant, la traction électropneumatique se révéla encore plus fragile que le système précédemment adopté ; aussi, malgré une révision assurée en 1982 par la Maison Hærpfer, l’orgue finit il par devenir injouable. Il reste à souhaiter qu’une soluion soit prochainement trouvée pour faire reparler cet instrument possédant une tuyauterie de qualité.